Tides of Tadoussac.com Marées de Tadoussac
Cid, Pierre & Famille
La famille Cid
Les ainés de Tadoussac se rappellent pour la plupart le magasin général Cid, situé au centre du village, là où, aujourd’hui se trouve le Café Bohème. Peut-être même quelques-uns ont connu Joseph Cid, le fils de Pierre Cid, fondateur du magasin général du même nom. Pour ma part, quelques lectures historiques captivantes et une réflexion objective m’ont conduits aux propos suivants.
Pierre Cid, à son époque, est sans contredit une personne bien connue à Tadoussac et dans les environs. L’histoire locale identifie d’abord le personnage au magasin général, mais aussi au fait de son origine syrienne, pays de l’Asie de l’Ouest. Selon les sources, il y serait né en 1866. Il arrive en sol canadien entre 1894 et 1897, au début de la trentaine. Selon les données du recensement national de 1911, il semble probable qu’il soit arrivé au pays en 1895. Il est alors accompagné de sa femme Halissah, née en 1877, (souvent prénommée Alice, Marie-Alice, Marie-Halisse, ou Alisse) et de deux enfants: Victoria, 6 ans, et Geneviève 5 ans. Selon madame Gaby Villeneuve (Les vieilles familles de Tadoussac, 1850-1950), ils s’installeraient à Québec à leur arrivée au Canada.
Pour ce qui est de son pays d’origine présumé, la Syrie, il est à noter qu’à cette époque, soit la fin du 19e siècle, cette région du monde connaît de multiples conflits politiques avec les pays voisins. La France est présente comme état colonisateur et joue un rôle important dans cette région du monde. Cette présence française explique d’ailleurs la nature francophone du Liban et de la Syrie entre autres, depuis de nombreuses années et aujourd’hui encore. Bien entendu les frontières entre le Liban et la Syrie ont varié au cours du 19ièm et du début du 20ièm siècles et certaines villes ou régions se voit ainsi changer de pays.
Selon l’avis de décès paru dans le journal L’Action catholique du samedi 20 mars 1948 (Source BANQ), Pierre Cid serait né dans la ville de «Massoun au Liban (Syrie)» en 1866. S’agirait-il de l’actuelle ville de Massoud (Massoudiyeh ou Massoudieh) du district de l’Akkar au nord du Liban? Cette ville est en effet située très près de la frontière entre les deux pays, dans une région montagneuse limitrophe de la Syrie dont Wikipédia relate un exode important de sa population à travers le monde, entre autres vers le Canada. L’hypothèse de cette origine de Pierre Cid semble intéressante.
Quoiqu’il en soit, Pierre Cid parle donc français à son arrivée au Canada. Cela facilitera son intégration au Québec rural où il exerce au début, le métier de commerçant itinérant entre Québec et la côte nord (source : Les vieilles familles de Tadoussac, 1850-1950).
Après quelques années à parcourir la région de Charlevoix et de Tadoussac, il s’installe dans ce village au début 1900. Ses activités commerciales sont au début assez modestes, à partir d’un petit local situé dans la maison qui deviendra plus tard le magasin général. Après quelques années, les affaires allant assez bien, il achète la maison de son propriétaire et y installe son magasin général.
Rapidement Pierre Cid devient une personnalité importante et respectée au village et dans la région. Il collabore à tous les projets de développement et son nom revient fréquemment dans les journaux du Québec de l’époque, le Soleil, la Presse, l’Action catholique et le Quotidien notamment.
Au cours des années il fonde une famille imposante avec onze enfants, quatre garçons et sept filles. Malheureusement, en 1917 il perd un fils, Antoine, âgé de 16 ans. Trois autres enfants décèdent aussi en bas âge; deux garçons, Louis-Joseph à l’âge de deux ans (1905), Joseph-Paul à trois ans (1915) et une fille, Marie-Juliette au cours de sa première année en 1915. Ces sépultures sont gravées sur la stèle de Pierre Cid au cimetière ancestral de Tadoussac.
Lors du recensement de 1911 (sources retrouvées par monsieur Tom Evans) les enfants identifiés au registre national sont Victoria, l’aînée, qui est née en Syrie le 17 décembre 1892, de même que Geneviève le 16 mars 1893. Suivent par la suite les enfants nés au Québec : Joseph, le 13 janvier 1896 (d’où mon doute sur l’hypothèse de l’arrivée de Pierre Cid au pays en 1897), Antoine le 11 décembre 1900 et décédé en 1917 (sur l’épitaphe il est indiqué 1901 comme date de naissance, alors que le recensement précise qu’il est né en 1900), Alexandra, le 7 juin 1904, Joséphine, le 5 mars 1905, Marie et Antoinette les jumelles, le premier avril 1910.
Les enfants ont été éduqués dans la religion catholique comme le laisse présumer les indications dans les journaux. En effet, certaines des filles ont même été novices chez les religieuses, notamment Geneviève (Soeur Marie-du-St-Esprit), Alexandra (Soeur Marie-du-bon-Pasteur) et Antoinette (Soeur Alarie-du-bon-Pasteur). Certains témoins de l’époque prétendent qu’Alexandra et Marie travaillaient avec Joseph au magasin. Marie souffrait, semble-t-il, de la maladie de Parkinson. L’avis de décès d’Alexandra, retrouvé dans le journal le Soleil du 7 novembre 1978, annonce son décès le 6 novembre 1978 à Québec à l’âge de 74 ans. L’a nécrologie relate la présence aux obsèques de Joseph, Joséphine et Marie. Nous n’avons pas trouvé d’autres traces après cette date.
Victoria, l’ainée et Antoinette la cadette seront les seuls enfants Cid à se marier. On retrouve l’inscription au registre, le mariage de Victoria, qui épouse le 20 septembre 1920, à Toronto, monsieur John Moses Cooley, fils de James Cooley et de Agnès Clair. Antoinette, après avoir fait des études en soins infirmiers à l’hôpital Ste-Justine de Montréal et pratiqué sa profession quelques années au Québec, quitte le pays pour s’installer à New York. Elle y fait la Rencontre de John David Barr de Baltimore et l’épouse en 1950.
Deux ans plus tôt, le 16 mars 1948, sont célébrées à Tadoussac les funérailles de monsieur Pierre Cid, à l’âge vénérable de 82 ans et 5 mois. Quelques années au paravant, Madame Hallissah Cid est décédée, le 26 juillet 1945 à l’âge de 68 ans. Une épitaphe à sa mémoire est inscrite sur une pierre tombale près de la stèle de Pierre Cid.
Il n’y aura donc aucun descendant patronyme de Pierre Cid. Y a-t-il des descendants Cid-Cooley en Ontario issus du mariage de Victoria, ou des Cid-Barr aux États-Unis du mariage d’Antoinette? Malheureusement, nous n’en avons pas trouvé de trace, pour l’instant. À suivre, peut-être.
Daniel Delisle PhD
The Cid family
The elders of Tadoussac mostly remember the Cid general store, located in the center of the village, where the Café Bohème is today. Perhaps even a few knew Joseph Cid, the son of Pierre Cid, founder of the general store of the same name. For my part, some fascinating historical readings and objective reflection led me to the following remarks.
Pierre Cid, in his time, is undoubtedly a well-known person in Tadoussac and the surrounding area. Local history identifies the character first with the general store, but also with the fact of his Syrian origin, a country in West Asia. According to sources, he was born there in 1866. He arrived on Canadian soil between 1894 and 1897, in his early thirties. According to data from the 1911 national census, it seems probable that he arrived in the country in 1895. He was then accompanied by his wife Halissah, born in 1877, (often named Alice, Marie-Alice, Marie-Halisse, or Alisse ) and two children: Victoria, 6, and Geneviève 5. According to Ms. Gaby Villeneuve (The old families of Tadoussac, 1850-1950), they would settle in Quebec on their arrival in Canada.
As for its presumed country of origin, Syria, it should be noted that at this time, the end of the 19th century, this region of the world was experiencing multiple political conflicts with neighboring countries. France is present as a colonizing state and plays an important role in this region of the world. This French presence also explains the French-speaking nature of Lebanon and Syria, among others, for many years and still today. Of course the borders between Lebanon and Syria varied during the 19th and the beginning of the 20th centuries and some cities or regions are thus seen changing countries.
According to the death notice published in the newspaper L'Action catholique on Saturday, March 20, 1948 (Source BANQ), Pierre Cid was born in the town of "Massoun in Lebanon (Syria)" in 1866. Would it be the current city of Massoud (Massoudiyeh or Massoudieh) in the Akkar district in northern Lebanon? This city is indeed located very close to the border between the two countries, in a mountainous region bordering Syria which Wikipedia relates to a significant exodus of its population across the world, among others to Canada. The hypothesis of this Pierre Cid origin seems interesting.
In any event, Pierre Cid therefore spoke French when he arrived in Canada. This will facilitate his integration into rural Quebec, where he started out as an itinerant merchant between Quebec and the north coast (source: The old families of Tadoussac, 1850-1950).
After a few years traveling the Charlevoix and Tadoussac region, he settled in this village at the beginning of 1900. At the beginning, his commercial activities were quite modest, from a small room located in the house which would later become the general store. After a few years, with business going fairly well, he bought the owner's house and set up his general store there.
Pierre Cid quickly became an important and respected personality in the village and in the region. He collaborated on all development projects and his name appeared frequently in the Quebec newspapers of the time, including Le Soleil, La Presse, Action catholique and Le Quotidien.
Over the years he founded an imposing family with eleven children, four boys and seven girls. Unfortunately, in 1917 he lost a son, Antoine, aged 16. Three other children also die at an early age; two boys, Louis-Joseph at the age of two (1905), Joseph-Paul at the age of three (1915) and a girl, Marie-Juliette during her first year in 1915. These graves are engraved on the stele of Pierre Cid at the ancestral cemetery of Tadoussac.
During the 1911 census (sources found by Mr. Tom Evans) the children identified in the national register are Victoria, the eldest, who was born in Syria on December 17, 1892, as well as Geneviève on March 16, 1893. children born in Quebec: Joseph, January 13, 1896 (hence my doubt on the hypothesis of the arrival of Pierre Cid in the country in 1897), Antoine on December 11, 1900 and died in 1917 (on the epitaph he is indicated 1901 as the date of birth, while the census specifies that he was born in 1900), Alexandra, June 7, 1904, Joséphine, March 5, 1905, Marie and Antoinette the twins, April 1, 1910.
The children were educated in the Catholic religion as the indications in the newspapers suggest. Indeed, some of the girls were even novices with the nuns, notably Geneviève (Sister Marie-du-St-Esprit), Alexandra (Sister Marie-du-bon-Pasteur) and Antoinette (Sister Alarie-du-bon-Pasteur) . Some witnesses at the time claim that Alexandra and Marie worked with Joseph at the store. Marie was reportedly suffering from Parkinson's disease. Alexandra's death notice, found in the newspaper Le Soleil for November 7, 1978, announces her death on November 6, 1978 in Quebec City at the age of 74. The obituary relates the presence at the funerals of Joseph, Josephine and Marie. We have not found any other traces after this date.
Victoria, the eldest, and Antoinette the younger, will be the only Cid children to marry. We find the entry in the register, the marriage of Victoria, who married on September 20, 1920, in Toronto, Mr. John Moses Cooley, son of James Cooley and Agnès Clair. Antoinette, after studying nursing at Ste-Justine Hospital in Montreal and practicing her profession for a few years in Quebec, left the country to settle in New York. There she met John David Barr of Baltimore and married in 1950.
Two years earlier, on March 16, 1948, the funeral of Mr. Pierre Cid was celebrated in Tadoussac, at the venerable age of 82 years and 5 months. A few years earlier, Mrs. Hallissah Cid died on July 26, 1945 at the age of 68. An epitaph in his memory is inscribed on a tombstone near the stele of Pierre Cid.
There will therefore be no patronymic descendant of Pierre Cid. Are there Cid-Cooley descendants in Ontario from Victoria’s marriage, or Cid-Barrs in the United States from Antoinette’s marriage? Unfortunately, we haven't found any evidence of it yet. To be continued, perhaps.
Daniel Delisle PhD